Facteurs clé de succès dans l’application d’un PIC, ou prix interne du carbone

Episode 2 – Les systèmes d’information : quatre enjeux

L’utilisation du PIC comporte un risque d’erreurs significatif car il valorise des données issues de sources d’informations qui n’avaient en général pas pour finalité d’alimenter un calcul financier. Elles ne sont donc ni reliées informatiquement au système comptable et ni associées à une contrepartie au sens comptable du terme (pas de facture, pas de rapprochement bancaire…). Ce risque a été clairement identifié dans l’établissement du bilan carbone.

Au surplus, la mise en place d’un PIC peut entraîner la « contamination » des informations financières qui en sont déduites tout en noyant les décideurs sous un volume de données impossible à gérer avec le secours du seul tableur.

Face à ce risque qui peut s’avérer aggravé, les systèmes d’informations peuvent répondre à quatre enjeux :

 

Enjeux

Solutions

Sécuriser la collecte des données en assistant les utilisateurs en charge de l’alimentation du système, par le rappel des définitions des données et des échéances. Il en est de même de l’automatisation des contrôles de cohérence et de la traçabilité de toute intervention sur les données

La collecte peut être assurée avec une solution dédiée proposée par des éditeurs venant de l’univers des solution HSE, de celui des rapports financiers ou des startups « pure players » du reporting d’empreinte carbone.

Evaluer les émissions en amont et en aval de l’entreprise (scope 3) et de l’électricité consommée (scope 2, sur la base du contrat d’achat et sur celle de la localisation du consommateur), en se connectant à des bases de données de facteurs d’émissions

Les bases de données de facteur d’émission méritent une attention particulière. En effet, leur utilisation implique la construction, potentiellement très laborieuse, d’une table de correspondance entre les codes articles utilisés par l’entreprise et ceux utilisés dans ces bases. Cette correspondance nécessite également un traitement rigoureux des conversions entre unités de mesure.

Responsabiliser les « consommateurs » d’émissions carbone au sein de l’entreprise par le calcul d’allocations, sur le modèle des « cascades analytiques »

La mécanique d’allocations peut être construite dans un outil de type Business Intelligence ou Enterprise Performance Management

 

Segmenter les émissions par produit fabriqué

 

les empreintes carbone par produits fabriqués (scope 1,2, 3) ou achetés (scope 3) peuvent être issues des bases de données de facteurs d’émission citées ci-dessus. Alternativement, pour les premiers, elles peuvent être calculées (prochain épisode)

A ce jour, certains ERP, comme Oracle et SAP offrent ces fonctionnalités mais dans différents modules, ce qui impliquent un travail d’architecture en plus du paramétrage aussi bien des modules transactionnels que de leur composant « EPM ». D’autres éditeurs proposent de déporter l’ensemble des fonctions dans leur EPM ou, pour SAP, dans un EPM dédié (Sustainability Control Tower) . La direction des systèmes d’information des entreprises va ainsi devoir à nouveau instruire le dossier du « tout-intégré » vs. « tout-API » et l’embarquer dans leur feuille de route..